LE TRAVAIL DANS PARIS
Voyons quelles étaient les conditions de vie de ces ouvriers, artisans, employés, et plus spécialement à Paris.
Un rapport de police de mars 1807 nous donne une précision méticuleuse de la condition ouvrière:
La capitale compte 90 936 ouvriers répartis en onze classes. L'alimentation en compte 14 472,
le bâtiment 24148,
la toilette 17806,
les meubles 5158,
les transports 3341,
le bois 1 112,
les métaux 11 238,
les tissus 3 215,
le cuir 1 993,
l'imprimerie et la papeterie 4 467,
les vases et cristaux 1 484,
enfin 2 701 sont classés parmi les isolés ».
2 F par jour pour 12 heures de travail Les salaires sont infiniment variables. Dans l'alimentation, nous trouvons des salaires de 8 à 12 francs
par semaine pour les boulangers au nombre de 2 250, les charcutiers touchent environ 10 francs mais les marchands de vin sont plus favorisés avec 30 francs.
Les ouvriers épiciers sont payés
mensuellement et touchent de 25 à 40 francs alors que les bouchonniers sont payés à la
journée, 2 francs; les brasseurs, vinaigriers et distillateurs, également mais mieux
payés: 3 ou 4 francs.
Un pâtissier gagne de 6 à 15 francs par semaine; un confiseur 4 à 5 francs; un chocolatier, 3 à 4 francs, mais un vermicellier (fabricant de vermicelle ou encore de pâtes) ou un fabricant de pain d'épices ne dépasseront pas 2 francs ou 2,50 francs.
Disons donc, qu'en moyenne, l'ouvrier parisien gagne environ 2 francs par jour: les seuls gros salaires ne se rencontrent guère que dans la serrurerie.
Quant au salaire des femmes, il est désespérément misérable; la meilleure couturière ne gagnait, en 1799, que 15 sous par jour. Il faut aussi savoir que la main-d'œuvre avait doublé depuis 1790.