Bravo à vous,il s'agit bien du 11ème léger qui mérite bien qu'on le remettre à l'honneur.
Le 11 aout 1811, Napoléon remet sur pied le 11ème Régiment d'Infanterie Légère dont le numéro est vacant depuis 1803, ce n'est pas par hasard, si le bataillon de Tirailleurs Corses est versé dans le 1er bataillon, et si l'Aigle va reprendre les faits d'armes des Corses. C'est qu'en 1796, ce numéro avait été distribué à la 3ème demi-brigade d'Infanterie légère ex Bataillon des Chasseurs Royaux Corses. La tradition était ainsi respectée.
Son commandement est confié au Major CASABIANCA. Aide de camp de MASSENA, il est le fils du général Raphaël CASABIANCA. Le dépôt du régiment est à Trêves, il sera complété par l’arrivée de 1800 conscrits Corses et Italiens.
Le Bataillon de Tirailleurs Corses forme le 1er bataillon.
Le Bataillon des Tirailleurs du Pô forme le 2ème bataillon.
Le Bataillon Valaisan forme le 3ème bataillon.
Des conscrits Corses et Piémontais forment le 4ème bataillon.
Le 5ème Bataillon constitue le dépôt.
Il est affecté à la 8ème Division du Corps d’Observation de l’Elbe aux ordres du Maréchal OUDINOT. Division du Général VERDIER, 1ère Brigade aux ordres du Général VIVIEZ. Il forme brigade avec le 2ème de Ligne.
Le 18 février 1812, le régiment est à Wesel, Brunswick et Magdebourg.
Le 3 juin 1812, le régiment franchit la Vistule. Il est passé en revue par l’Empereur à Gumbinnen.
Le 24 juin 1812, il passe le Niémen, et le 29 juin, connait ses premiers accrochages avec les Russes.
Le 1er août 1812, le 11ème Léger renforce la division LEGRAND qui est aux prises avec les Russes. Ces derniers sont culbutés.
Il se porte en avant mais tombe sur l’armée Russe qui est déployée. Il est contrait de se replier. Le Général VERDIER est gravement blessé, les Capitaines PERETTI, PIANELLI sont tués, les Lieutenants VENTURINI & MARCAGGI sont blessés.
Le 4 août 1812, le 11ème Léger est engagé sur la Duna.
Le 11 août, violent combat sur la Svolna, la rivière séparant les deux armées qui se font face. Le 11ème Léger est très éprouvé. Le Colonel CASABIANCA est tué. Le Maréchal OUDINOT amène ses troupes à Polotsk où il trouve le VI° Corps ( Bavarois ) commandé par GOUVION ST CYR. Celui-ci prend le comman-dement du corps d’armée car après le rude combat de Polotsk, le général VERDIER est grièvement blessé.
Entre le 4 et le 16 août 1812, les pertes s’élèvent à 13 officiers et 152 hommes hors de combat. Le régiment n’ira pas jusqu’à Moscou, et restera deux mois en cantonnement, où il recevra quelques renforts.
Le 28 novembre1812, le 11ème Léger est à la Berezina, où les Capitaines BUTTAFUOCO & SPOTURNO sont tués, les Capitaines PIANELLI, ROCCA-SERRA & MORELLI, ainsi que le Lieutenant PANZANI sont blessés.
Le régiment participe à la campagne de Saxe en 1813, à la 6° division d'infanterie au II° Corps d'Armée sous VICTOR. Il participe aux batailles de Dresde, Leipzig (16.17.18 octobre) et Hanau (30 octobre).
Au début de l'an 1814, l'Empereur chausse ses bottes de la campagne d'Italie pour la Campagne de France. Le 11° Léger est au Corps d'Armée du Centre A, sous VICTOR à la 3ème division commandée par Dufour. Cette division sera pour un temps dépechée pour la défense de Paris, puis rejoindra à nouveau l'armée. Le 21 janvier 1814 ses effectifs s'élèvent à 496 hommes. Le régiment participe aux batailles de Brienne, La Rothière, Nogent, Ligny Auray, Montereau, Troyes, Paris.
Le régiment reçoit en mai 1814, les Corses au service napolitain du Real Corso qui ont refusé de suivre Murat, et de porter les armes contre Napoléon. Avec l'arrivée de Louis XVIII sur le trône de ses pères, le 11° Léger tient garnison à Rennes.
En février 1815, L'Empereur quitte l'île d'Elbe et remonte sur son trône sans tirer un coup de feu. Malgré ses intentions pacifiques, son retour cimente la haine des monarchies européennes. Napoleon doit frapper fort. Il décide d'attaquer les Anglais et les Prussiens qui stationnent à la frontière du nord, avant que les Russes et les Autrichiens n'interviennent.
Pendant la période des Cent-Jours, le 11ème Léger, est à l’Armée du Nord, Lille, Valenciennes, Mézières, Thionville. Affecté au 2éme Corps sous REILLE, 7ème Division d'Infanterie, sous GIRARD, 1ere Brigade DEVILLIERS. Le régiment commandé par le colonel Jean SEBASTIANI compte deux bataillons, fort de 955 officiers et soldats. Il forme brigade avec le 82ème de Ligne
A Waterloo, à la bataille des Quatre-Bras, 16 juin 1815 avant 16 h, la position trop tardivement attaquée par les troupes du Maréchal Ney sans cesse consolidée par l’arrivée de nouveaux renforts demeura finalement aux mains de Wellington.
Le général GIRARD avait lancé sur le hameau de La Haye, le 11ème Léger, qui était composé des anciens Tirailleurs Corses et des Tirailleurs du Pô. Sa division formée face à l’est enlève le village. Hardi les gars ! Guide à droite ! Serrez les rangs ! La charge ! On est à la crête de Brye. L’artillerie va taper dans le dos des « verdurets » qui défendent Ligny… La droite de Blücher est enveloppée…Trop tard, près du vieux moulin de Bussy, le vieux Vorwaerts voit le danger, lance de front une brigade d’infanterie et de flanc deux régiments de cavalerie. Dans la Haye, l’épouvante….
Aux poursuites à travers les rues succèdent les mêlées sanglantes du 4ème de Ligne, du 12ème Léger, du 6ème prussien. GIRARD refoule devant lui les Westphaliens et tombe mortellement blessé.
Le 11° Léger, exangue après les durs combats de Ligny, y stationne pour assurer la ligne de communication, tandis que le restant du II° Corps de REILLE bivouaque autour de Genappe, où il passe comme le reste de l'armée, la nuit sous une pluie battante et sans abri. Le ventre creux et sans moye de faire du feu.
Au matin du 18 juin 1815, le II° Corps est placé à l'aile droite, déployé à gauche de la route qui relie Bruxelles à Charleroi, en avant du chemin de terre qui relie Braine-l'Alleud à Plancenoit. Il participera aux durs combats pour la prise de la ferme d'Hougoumont.
Au retour du Bourbon, le 11ème Léger ne résistera pas au trait de plume rageur de Louis XVIII qui le raye pour avoir payé de sa fidélité à l'Usurpateur.