Quand les trompettes ont sonné la charge pour la garde,le régiment des grenadiers à cheval, fort d'un millier de sabres au début de la campagne, et qui n'a pas donné depuis Austerlitz jusqu'ici, ni en Prusse, ni en Pologne, est le premier à s'ébranler, suivi du régiment des chasseurs à cheval emmenés par le colonel-major Dahlmann, successeur de Morland tué à la tête de ses hommes à Austerlitz.
En tête de cette phalange prestigieuse galope le maréchal Bessières, commandant la cavalerie de la garde. Les grenadiers à cheval tombent sur la première ligne qu'ils hachent de leurs grands sabres droits, traversent et désorganisent, permettant ainsi le ralliement des dragons et cuirassiers de Murat.
La deuxième ligne est traversée à son t malgré les pertes qui s'alourdissent; les fantassins russes en plein désordre, et Lepic arrive à présent devant la sième ligne, suivi seulement d'une trentaine de ses hommes il réussit à la percer, ayant ainsi pratiquement traversé de en part l'armée de Bennigsen.
Au passage, il a récolté quand même deux coups de baïonnettes à la tête, et il n'a plus que douze grenadiers à cheval avec lui. Et voici qu'arrive tout un escadron russe dont le chef intime aux Français de se rendre non sans avoir loué leur courage.
C'est donc l'occasion pour Lepic d'un autre mot historique et bravache, qu'il lance à l’officier russe:
« regardez-moi un peu ces gueules-là et dites-moi s'ils ont se rendre!»Le colonel-major et sa poignée de braves de faire demi-tour et de se frayer un chemin, à travers les trois lignes d'infanterie russe déjà dévastées, vers les lignes françaises;
là, il se présente au rapport devant l'Empereur qui lui lance:
« Je vous croyais pris, Lepic», ajoutant aussitôt:
« Général, j’en avais une peine très vive!»Lepic couvert de sang, l'uniforme noirci de poudre, et déchiré répond par une nouvelle fanfaronnade grandiose:
« Sire, vous n'apprendrez jamais ma mort !»