Trafalgar

Hello,


Je suis très amateur de Wargame maritime et fervent lecteur de C.S Forester (la série Hornblower, si vous ne connaissez pas).
Etant nouveau, j'en profite pour vous présenter mes flottes pour Trafalgar. Il s'agit de vaisseaux Langton au 1:1200. Les techniques sont assez inhabituelles lorsqu'on débute, surtout pour les gréements. Mais l'effet en vaut largement la chandelle.
Pour la règle, j'utilise "Trafalgar" de la défunte Warhammer Historical qui est très fluide tout en offrant un minimum de chrome.

L'effet de masse:


Au 1er plan, les frégate qui couvrent le flanc de Nelson.


La colonne de Nelson s'avance pour séparer l'avant-garde du centre franco-espagnol:


Le Victory suivi du Temeraire


Le centre allié: l'énorme Santissima Trinidad, le Bucentaure, navire amiral de Villeneuve, et le Redoutable.


La colonne de Nelson, les trois-ponts en tête


Le ventre mou franco-espagnol


Le quatre-ponts espagnol


Avant l'empoignade:


J'ajouterai à l'occasion des gros plans des navires.

Je n'ai pas beaucoup de joueurs intéressés dans mon club, et c'est bien dommage au vu des multiples possibilités tactiques que recèle cette période. La supériorité de la Royal Navy n'est pas insurmontable (chaque fois qu'on a testé la règle avec quelques navires, les Anglais ont perdu). Alors, si vous êtes jamais intéressés et que vous passez en Normandie...

Jolie...mais hélas j'ai peu de chance d'y pouvoir y jouer un jour

par contre le sujet m'interpelle au niveau du jeu.

1/ comment faite- vous pour avancer vos navires ?
2/ comment aussi pour le ralentir afin de tirer ?
3/ comment matérialisez-vous les dégâts ?
4/ Est-il possible d'avoir des abordages ?

1/ La règle essaye de reproduire les conditions de l'époque: effet du positionnement par rapport à la source du vent et accès à différents types de voilure. Schématiquement, le navire "au vent" sera plus réactif et aura l'initiative; il jouera en dernier pour voir ce que les navires "sous le vent" auront fait et en tenir compte (dans cette règle, avoir l'initiative permet de bouger en dernier). En fonction de la voilure (voiles carguées, voiles de bataille, toutes voiles dehors), la distance de mouvement ne sera pas la même.

2/ On ralentit en carguant les voiles (au tour précédent). A chaque tour, l'inertie fera bouger de quelques centimètres en ligne droite avant de pouvoir faire quoique ce soit. Lorsque les voiles ont été carguées deux tours, on s'arrête complètement, mais si on ne mouille pas l'ancre, on dérive.

3/ Chaque navire a une feuille avec ses caractéristiques (point de dégâts: dans la coque, sous la ligne de flottaison, dans les mâts...). Les Français ont un avantage quand ils tirent dans la mâture.

4/ Non seulement il est possible d'avoir des abordes, mais on peut même "acheter" avec des points de budget du matériel pour faciliter ou entraver les abordages (filets, royal marines, pierriers...). On considère qu'un navire qui cargue les voiles et touche un autre navire peut (ce n'est pas obligatoire) lancer des grappins pour aborder. Les abordages sont très meurtriers et aléatoires. Donc, les combats sont essentiellement des passes de canonnades à courte portée. Mais on peut jouer des corsaires qui ont des avantages pour les abordages.

Sympa ! Je pensais que ceci existait

Bonjour à tous,


Un compte-rendu d'une partie "navale" avec la règle Trafalgar:

http://laforgedecelebrimbor.blogspot.fr/2013/01/la-bataille-de-cherbourg-1804-scenario.html

Je n'ai pas le pied marin et je ne connais pas les finesses de la règle Trafalgar mais je trouve le compte rendu génial. Vos bâtiment sont à quelle échelle, je pensais à du 6mm.
Vivement le prochain CR 👍

Très jolie travail

Jolie décor et récit passionnant...
Question : les chiffres 80,74 et 64 correspond au le nombre de canons sur un navire ?

Merci pour vos retours.
L'échelle, c'est du 1:1200; c'est encore plus petit que du 6mm!
C'est la principale échelle pour le naval de cette période; il y a encore plus petit avec du 1/3000, mais l'apparence des navires est alors sommaire.

Effectivement, les chiffres correspondent au nombre de canons des navires. Depuis le début XVIIIe et jusqu'à l'avènement des navires cuirassés, on classe les navires en rangs:
-1er rang: navire avec 3 ponts (3 batteries superposées) d'au moins 100 canons. Ex. le plus célèbre le Victory (104 canons). La France impériale avait quelques grands 3 ponts de 1er rang (120 voire 130 canons). Les espagnols avaient l'énorme Santissima Trinidad (Quatre ponts de 140 canons).

-2 rang: 3 ponts de moins de 100 canons (90 ou 98 le plus souvent).

-3e rang: les 2 ponts. Ce sont les navires de ligne les plus fréquents. Le modèle "standard" le plus répandu est de 74 canons. Mais il y a des gros deux ponts de 80 canons et des petits de 64 canons.

-4e rang: des deux ponts de 50 canons, un type trop lent et pas assez armé, encore courant durant la guerre de 7 ans, mais abandonné ensuite.

-A l'époque de la Révolution et de l'Empire, en dessous du 3e rang, on tombe donc directement dans le 5e rang avec les frégates: les plus grosses ont 44 canons sur un seul pont. Mais on trouve aussi des plus petites: 36, 22... Théoriquement, les frégates ont pour rôle de transmettre les messages et de surveiller pour le bénéfice de la flotte des plus gros vaisseaux de ligne. En pratique, les frégates servent aussi pour escorter, faire des raids, faire un blocus ou menacer le commerce ennemi... En gros, elles servent à tout, mais elles ne peuvent se mesurer aux navires de ligne plus solides et plus lourdement armés.

-En dessous des frégates, ce sont les corvettes et les bricks (dits "navires non classés"), les plus nombreux mais qui ne combattent pas en ligne de bataille. Ils servent à escorter et à menacer le commerce ennemi.

Merci pour toutes ces informations intéressantes. Concernant la règle, comment manoeuvrez vous les navires. Comment déterminez le sens du vent et les dégâts que subissent les navires. Autre question, comment simulez vous les abordages.

1/ Le sens du vent. Au début de la partie, à part s'il s'agit d'un scénario spécial, il est déterminé aléatoirement. Ensuite, à chaque début de tour, on détermine aléatoirement l'état de la météo (éventuelle variation du sens ou de la force du vent, brouillard, tempête, orage, clame plat...)

2/ Chaque type de navire a un mouvement de base (10cm pour les 3 ponts, 12 pour les 2 ponts, 14 pour les frégates). Ensuite, on détermine la position du navire par rapport au vent (vent arrière, vent de travers, vent debout... le plus favorable est "grand largue") Enfin, le mouvement dépend de la voilure. la règle fait simple: on peut choisir soit toutes voiles dehors (on ajoute alors 2 à 4 cm), soit voiles de bataille (mouvement standard) soit voiles carguées (on diminue la vitesse et au bout de 2 tours voiles carguées, on s'arrête... et si on ne jette pas l'ancre, on dérive!).

3/ Lorsqu'on tire ou lorsqu'un accident se produit, on détermine si c'est la coque (au dessus ou en dessous de la ligne de flottaison) ou la mature qui prend. Pour le tir, on peut viser (les Français ont par exemple des bonus pour tirer dans la mature). Chaque navire a un profil figuré sur une feuille indiquant le nombre de points de dégâts pris, le nombre de marins tués, etc. C'est simple à gérer. Il faut faire attention aux dégâts catastrophique (lorsqu'on se prend un 6 au jet de dégât, on teste pour savoir s'il n'y a pas un incendie, une explosion, une grosse voie d'eau...).

4/ Lorsqu'un navire en longe un autre bord à bord, il peut décider de lancer un abordage. On compare alors la valeur d'équipage et on prend en compte des bonus ou malus pour l'équipement (Royal marines, filets anti-abordage...). celui qui a la plus forte valeur l'emporte. Mais à chaque abordage, même le vainqueur perd du monde. C'est tellement mortel qu'on préfère en général canonner.

La tactique consiste t'elle à faire en sorte de "barrer le T" de la flotte adverse ?

Merci pour cette réponse rapide. Ça a vraiment l'air bien cette règle.

Il y a plein de tactiques, et barrer le T en fait partie.

1/ Prendre le vent de l'adversaire: le joueur le plus près de la source du vent joue... EN DERNIER... ce qui lui permet de tenir compte de ce que fait son adversaire.

2/ Se mettre sur l'arrière de l'adversaire: la zone la plus vulnérable. les dégâts sont multipliés.

3/ Casser la ligne de l'adversaire avec un gros vaisseau, et laisser ensuite les navires plus petits et plus légers encercler chaque navire ennemi privé de soutien. Surtout ne pas faire l'inverse, même si les gros bâtiments sont lents. Les frégates ne résistent pas au feu d'un navire de ligne.

4/ Utiliser des techniques retorses: Tirer à boulets doubles (moindre portée, plus de dégâts) ou à boulets rougis (pour mettre le feu), utiliser des brûlots...

5/ Ne jamais, jamais, jamais, jamais essayer un duel de canons contre des batteries côtières. Comme disait Nelson, seul un idiot tente ce genre de choses, à ses dépens...