Les chevaux dans l'armée

 

Voici un sujet intéressant sur les chevaux de l'armée :

Comment habituer les équidés aux bruits des combats ??


 Il consistait à associer systématiquement les bruits, les odeurs et les mouvements du combat aux distributions de nourriture: on tirait des coups de pistolet à blanc, puis on faisait renifler les bassinets aux chevaux,
on leur agitait au-dessus de la tête des étoffes de différentes couleurs attachées à des perches, on faisait sonner les
trompettes, tout cela pendant qu'ils mangeaient.


voici, à titre d'exemple, la méthode pour dresser un cheval très craintif:

« Une dernière ressource pour gagner Un cheval fort difficile à accoutumer au feu, c'est de prendre un peu d'avoine dans un crible qu'on enveloppe d'une couverture d'écurie; on met le cheval en dehors de l'écurie proche de la porte, on
lui présente le crible et on lui laisse manger un peu d'avoine; puis quand il aura le nez dans le crible, on brulera les amorces par dessous, en passant le pistolet dans la couverture.

La fumée de l'amorce, qui n'aura d'autre jour que les trous du crible, passera au travers,et  ira dans les narines du cheval, ce qu'il supportera avec le temps par l'envie de manger son avoine,  par lesquels on peut en venir à bout. »

Même si ces exercices n'étaient pas très agréables, ils étaient absolument nécessaires pour éviter, les jours de bataille, que les chevaux paniquent, sèment une confusion difficilement rattrapable et se fassent tuer en grand nombre:
à Wagram, le régiment d'artillerie à pied saxonne perdra 41 chevaux effrayaient par le bruit du vacarme du champ de bataille.

Très intéressant comme discussion j'aime bien l'image elle est splendide. 

Suite : les chevaux dans la Grande Armée


Particularités physiques du cheval bon pour le service dans l'armée.

l'âge du cheval se reconnaît à l'inspection des dents de la mâchoire inférieure, mais seulement les six insisives et les coins.
Les dents du cheval sont en rapport à celles du poulain, plus larges, plus longues, d'un blanc mat, souvent couvertes
tartre, sont creuses et se remplissent suivant l'âge.
En vieillissant, les chevaux ont le râtelier diminué de largeur, le dessous des mâchoires est tranchant, les dents plongent en avant la lèvre inférieure est pendante.
L'œil doit être beau, vif, bien placé dans orbite; pour qu'un œil soit beau et sain, il faut la membrane noire, verte ou bleue, qui déterminent la couleur des yeux s'aperçoive parfaitement.
Dans l'artillerie, les chevaux sont des entiers des hongres ou des juments de 4 à 9 ans, 4 pieds 7 pouces (1,49 m) à 5 pieds (1,62

• Le ferrage: le cheval doit être ferré à aise, solidement et avec propreté; il faut environ deux heures pour ferrer un cheval
il y a 8 clous par fer
Trois ouvriers avec une forge de campagne peuvent faire environ cent fers par jour.
Quatre fers à cheval pèsent 6 livres (2,934 kg et 24 clous pèsent 1 livre (0,489 kg).
Il doit avoir une forge pour 300 chevaux.

• L'écurie: elle ne doit être ni trop chaude ni trop froide, ni humide; il faut renouveler l'air souvent.

Très intéressant GM 

Suite

A L’ÉTAPE

Arrivé sur les lieux d'un bivouac, les précautions de sûreté sont prises et les commandants de chaque régiment font mettre pied à terre. Les chevaux restent dans l'ordre de bataille en laissant entre les rangs l'espace pour circuler.
Un certain nombre d'hommes restent pour surveiller les montures, tandis que les autres vont au village voisin pour se procurer ce qui est nécessaire aux subsistances.
De retour au bivouac, on s'occupe d'abord de planter des piquets pour attacher les chevaux; ces piquets sont alignés et espacés suivant le nombre des chevaux, puis reliés ensemble par des cordes.
On dessangle, on ôte le portemanteau, et plus tard, la selle, à moins d'un ordre contraire. Les officiers et sous-officiers procèdent alors avec soin à la visite des chevaux, voient ceux qui sont blessés, ordonnent quelques moyens curatifs, ainsi que les réparations urgentes aux selles et y président.

Le lendemain matin, tout le monde doit se réunir sur la route à la sortie du cantonnement. Dans un régiment, les chevaux de main sont les animaux éclopés qui peuvent encore servir, mais ne peuvent faire le service actif avec un cavalier.
Voici, pour clore ce chapitre, quelques éléments sur les capacités physiques des chevaux:
Un cheval parcourt 200 toises (environ 800 mètres) au pas dans 4 minutes 30 secondes, au trot, 200 toises en 2 minutes 30, au galop en 1 minute.
Un cheval porte 180 livres (88 kg) à 12lieues(environ 48 km) par jour, 300 livres (146,7 kg) à 8 lieues (environ 32 km).
Un cheval traîne 1 500 livres (733,5 kg) sur terrain horizontal et un quart de moins en terrain ardu. Il porte 150 livres (73,35 kg) et en traîne 750 (366,75 kg) à 8 lieues (environ 32 km).

Suite de


L’ÉTAPE

Une grande pratique du cheval permet de conserver longtemps en état les animaux.

L’étape commence au pas, durant une heure. Puis une halte d’une dizaine de minutes permet aux chevaux de se soulager.

Les cavaliers ressanglent, vérifient les paquetages et repartent au pas.

Ils passent ensuite au trot et gardent cette allure durant deux heures avant de reprendre le pas puis de nouveau le trot.
Dans les côtes et les descentes trop prononcées, les hommes mettent pied à terre.

À l’arrivée, les chevaux sont étrillés, nourris et, si possible, abrités, notamment dans de grands bâtiments transformés pour la circonstance en écuries improvisées.

Super partage comme d'habitude.

J'ajouterai , mais cela va surement venir...

Que la nourriture est importante...j'ai pu lire dans une recommandation d'un Maréchal...je ne sais plus qui...
Qui fallait bien contrôler ce que les chevaux mangeaient afin d'éviter des problèmes de constipation, colique voir intoxication...

Par exemple il  fallait absolument éviter de laisser son cheval brouter du trèfle...

Infos très intéressantes merci GM

MORT AU COMBAT

 la campagne de Russie qui va être le tombeau de la cavalerie française, 40 000 chevaux d'après les commissaires des guerres vont disparaitre de façon rapide. Castellane raconte qu'en juin-juillet 1812, les routes étaient couvertes de cadavres de chevaux morts non enterrés et qui causaient une odeur insupportable.

Le chirurgien La Flize, du 2e grenadiers à pied de la Garde, dresse un tableau épouvantable de la souffrance de ces animaux, à une époque où les soins sont autant empiriques pour les hommes que pour les chevaux:

«Jusqu'à présent je n'ai parlé que des hommes, mais je ne saurais oublier nos compagnons de misère et de gloire, ces innocentes bêtes qui nous aident dans nos travaux et partagent nos dangers.
Nos pauvres chevaux étaient aussi blessés en grand nombre et d'une manière affreuse. Quelques- uns, frappés à mort, se roulaient sur le sol, en poussant des cris de douleur que je n'avais encore jamais entendus chez des chevaux.
D'autres se traînaient sur trois jambes, la quatrième tenant encore à peine au corps par un lambeau de chair. J'en vis un qui avait un boulet dans le ventre. Un autre avait eu le chanfrein traversé par un boulet et errait en hennissant lamentablement.
Ces malheureuses victimes de la barbarie humaine vinrent en grand nombre du côté de notre ambulance, comme pour implorer du secours ; mais comme en s'approchant elles foulaient au pied nos blessés étendus sur le sol, nous fûmes obligés de les abattre à coups de fusil et nous mîmes ainsi fin à leurs souffrances?". »

Durant cette campagne difficile les chevaux qui n'étaient pas mort sur un champ de bataille ,mourraient tout aussi facilement de manque de nourriture. Pour un cavalier voir mourir sa monture est souvent plus pénible que de perdre un camarade de combat.

Une idée de la perte des chevaux dans la grande armée durant la campagne de 1812.

En juin 1812 un corps de cavalerie français part avec 33 192 chevaux pour la troupe

En janvier 1813 ce même corps lui reste pour la troupe que 3 896 chevaux

L'horreur de la guerre et de ses conséquences. 

Merci TONTON  de suivre et de commenter  

LE PRIX D'UN CHEVAL


la provenance des chevaux de la Grande Armée sont tirés des haras de France et de Prusse
Ceux des carabiniers et cuirassiers des remontes de Mecklembourg
ceux de la cavalerie légère  principalement des régions de la Normandie
Ceux des hussards et artillerie proviennent des Ardennes, Cantal, Nièvre et des Pyrénées.

Ils sont en règle général âgés de 4 à 5 ans, le prix d'un cheval varie entre 500 francs pour la cavalerie lourde, de 450 pour les dragons et 350 francs pour la légère.

Les officiers ont la possibilités d'acheter eux mêmes leur monture au prix fixer par la vente, mais en cas de perte du cheval celui-ci ne sera remboursé qu'au prix fixer de la remonte nationale.


FIN DU CHAPITRE SUR LES CHEVAUX......

C'était un chapitre très instructif sur les chevaux qui ont payé un lourd tribu dans tous les conflits.