Napoléon en campagne

Au détour d'une de mes lectures, je suis tombé sur un vieux livre qui date de bref je ne m'en souviens plus.

Et comme je suis partageur, je vous en livre quelques lignes par étape.
Je commence par les chevaux de Bonaparte. La liste est longue.

C'était Jardin, le premier piqueur, qui présentait les chevaux de selle au poil gris-blanc, note le baron Fain,
gris de toutes nuances constate Maze-Sencier qui ajoute que si l'on examine le registre des chevaux de selle des écuries impériales on n'en trouve pas de blanc, ainsi que le veut la légende.


Parmi les plus fameuses montures il faut citer ;

Le Timide, le Conquérant, le Russe, l'Estimé, le Coceyre, l'Artaxerce, l'Aly, le Bouffon, le Vizir, le Gisors, le Lowka, le Favori, le Harbet, le Néron, le Wagram, le Calvados, le Tamerland, l'Hippogriffe , le Curde, le Labrador, le Cyrus, le Cid, le Cordoue, le Sara, la Sagonte, l'Epicurien, l'Intendant, l'Embelli, le Gessner, le Bréant, le Wurtzbourg.

Ce sont des coursiers qui, dans le registre des chevaux de selle des écuries impériales, sont mentionnés comme étant « du rang de Sa Majesté ».

Ce ne sont pas , évidement, les seuls chevaux montés par l'Empereur.


Maria, Austerlitz, Ali, Jaffa et d'autres encore, notamment Nicole, le Familier, le Triomphant, l'Aboukir, le
Major, le Cheik, le Sahara, le Distingué, Désirée... Citons encore le Coquet , le Moscou, le Gonzalvon, le Friedland, l'Emir, l'Embelli, le Cid, le Bavarois, le Courtois, le Curde, le Pimpant, la Varsovie, le Roitelet, le Montevideo, le Tauris, le Turcoman, le Lutzelger, la Léonore, le Vineux, la Linotte

Les chevaux soulignés sont ceux qui ont été montés pendant la campagne de Russie.

Et maintenant question pour rien gagner. Il en manque UN ! le plus connu

A vous de me dire lequel ?

J avais pensé à Ourasi mais bon j'ai pas entendu dire que l empereur avait gagné le prix d Amérique
Je dirais Marengo, c'est le seul que je connaisse.
Par contre j ignorais qu il en avait eu autant. Il a l'air bien ton vieux livre GM

Alors là je sais pas

serait-ce Bucèphale?

En voilà une anecdote... !!  


Aucune idée, mais à en croire le web, Le Vizir ou Marengo semble la bonne réponse.

La bonne réponse est Marengo...  
Marengo était une monture de robe gris clair provenant d'Egypte.
Bonaparte monta ce cheval à la bataille d'Aboukir en 1799 et à Marengo, d'où son nom.
Il fut présent à Austerlitz, à Iéna, à Wagram et pendant la campagne de Russie.

Blessé à Waterloo, « Marengo» devint la propriété de lord Pêtre et passa en Angleterre où il fut vendu au lieutenant-général J.J.W Angerstein. D'après une légende, un sabot se trouverait chez les officiers de la Garde Royale du palais de St-James.

Un autre cheval aussi célèbre que le précédent «Vizir », fut empaillé, il figure dans les collections du Musée de
l'Armée de l'Hôtel des Invalides.

"Jaffa" un autre cheval de l'Empereur  après 1815, fut également mené en Angleterre, à Glossenburg.
Il y vécut jusqu'à l'âge remarquable de 38 ans.
On voit encore aujourd'hui sa tombe dans le domaine du baron de Nettelbladt. C'est une pierre couronnant un tertre gazonné, au bout d'une magnifique allée de tilleuls, portant l'inscription:
« Sous celle pierre gît « Jaffa », la célèbre monture de Napoléon.

....

 

Bien

GD MAréchal, tu écris Napo en Campagne... donc tu vas y ajouter d'autres éléments ??

Bien vu JaggeR que du "Napo en campagne" ce qui va donner environ une dizaine de post de ma part....Mais vous pouvez vous tous y contribuer.

Une phrase de Napoléon en campagne...

Il a dit ça l'Empereur  

il devait être dans un état second après avoir bu, sans eau, du "Chambertin"

Et bien la source est anglaise...en cherchant les tactiques et formations british
je suis arrivé ici
http://www.napoleonguide.com/maxim_war.htm

Certes ce n'est pas la source du siècle mais cela colle avec le sujet...

OUI OUI cela colle avec le sujet, sans problème

je vais finir avec les chevaux de l'Empereur et surtout sa manière de monter à cheval.

Ayant un jour manqué de chevaux, l'Empereur rendit un décret, le 29 avril 1809, décidant des détails du service:
Il y aura toujours une brigade de chevaux de Sa Majesté,  sellés et bridés, tenus en mains par les palefreniers.
L'équipage de selle comprend 10 brigades, chacune de 13 chevaux.

Un piquet de chasseurs à cheval, tenant également ses chevaux par la bride, sera placé dans l'endroit indiqué par  l'aide de camp de service.
Les chevaux des aides de camp, des officiers généraux de service seront également sellés. et bridés, tenus par leurs palefreniers.
L'aide de camp mettra tous les matins sur le bureau de l'Empereur la liste de service dont il répondra.

Le service se relèvera tous les matins à 7 heures, et sera composé ainsi :
Deux aides de camp généraux de jour, un de nuit,
Un écuyer,
Moitié des officiers d'ordonnance,
Moitié des aides de camp généraux,
Moitié des pages.
je vous fais grâce des articles accompagnant le décret.

L'histoire raconte que quand l'Empereur se décide de monter à cheval à l'armée, il partait ordinairement au galop, ne fut-ce que pendant deux ou trois cents pas.
Quelque soit le zèle et l' activité de la troupe, il était donc difficile d'être à ses côtés au moment du départ. Surtout que Napoléon ne prévenait pas sa suite lors de départ précipité.

Par contre, l'Empereur fournissait de longue marche à cheval et on l'a vu rester douze à quatorze heures d'affilées sans éprouver aucun besoin....

Mais hélas sa manière de monter laisse pantois ses officiers généraux et sa suite.


Tour à tour silencieux et pensif, ou étrangement loquace, Napoléon mène le train.
Il laisse aller son cheval, infatigable mais médiocre cavalier, tressautant sur la selle, rassemblant les rênes dans la main gauche et laissant pendre le bras droit.

Si l'on arrive devant un passage étroit, un petit pont, ou un ruisseau, un obstacle quelconque qui peut recéler
quelque danger, le Grand Écuyer prend les devants, précédant l'Empereur.

Les chutes de Napoléon son légende et cocasse.  

Un jour de campagne, un chasseur de la Garde tombe de cheval, et l'Empereur le traite vivement de maladroit... au moment où il tombe à son tour! et le chasseur, en enfourchant son cheval, passe au galop pour rejoindre sa place en constatant non moins vivement, et à haute voix: - Il paraît que je ne suis pas maladroit tout seul aujourd'hui!

 
J'aime bien la fin

Très intéressant GM, effectivement j'ignorai que l'empereur avait une façon de monter qui pouvait laisser perplexe son entourage.

Je fut interpellé autant que toi sur sa façon de monter à cheval....Napoléon, préférant certainement ses lectures qu'à des cours d'équitation.


Voici à présent tout aussi intéressant "Le service des Équipages en tant de guerre" et particulièrement celle de la campagne de 1812....
a cette époque l'empereur ne manquait pas de moyen...Voyez pour preuve  



Un décret du 15 janvier 1812 nous renseigne sur la composition et l'organisation de l'équipage de guerre de l'Empereur pendant la campagne de Russie.


Le service léger comprenait six équipages de cantines de deux mulets chacun, quatre tentes légères portées chacune par un mulet, deux lits de campagne portés chacun par un mulet, des mulets de conduite.

En outre, deux mulets portaient le bureau et la pharmacie, quatre chevaux traînaient deux forges, et
deux voitures légères étaient réservées aux provisions.

Le service d'expédition comprenait les voitures légères affectées au service de l'Empereur et de sa suite, les tentes du quartier impérial. l'état-major mobile, une partie du Cabinet, les bagages légers : au total 26 voitures, 160 chevaux.

Pour les gros bagages, il y avait 24 voitures et 240 chevaux. Parmi ces véhicules, on comptait une berline pour l'Empereur, deux berlines de suite, une calèche de rechange, deux voitures pour les secrétaires, une voiture de garde-robe, deux pourvoyeuses, huit fourgons pour la Bouche ( alimentation personnel de Napoléon).


Quant à l'équipage de selle, il comprenait dix brigades de 13 chevaux chacune (vu précédemment  sur les chevaux de l'Empereur), savoir:
deux chevaux de bataille et un cheval d'allure du rang de l'Empereur, un pour le Grand Ecuyer, un pour le page de service, un pour l'écuyer de service, un pour le chirurgien, un pour le piqueur, un pour le mamelouk, un pour le guide et trois pour les palefreniers.

L'effectif total. y compris la réserve, s'élevait réglementairement à 52 voitures et 630 chevaux et mulets.


A suivre..... et des plus intéressant.

Mes sources sont tirées du livre "Napoléon au bivouac" La vie de l'Empereur en campagne de Théo Fleischman

Il se faisait plaisir notre empereur. Pire que l armée américaine niveau intendance

En effet y a du lourd...mais c'est aussi en prévision de la longue route !!!
N'oublions pas que l'Empereur n'aime pas les imprévues...

Lorsque l'empereur ce déplaçait à cheval son escorte était la suivante :
4 chasseurs à l'avant-garde, 3 officiers d'ordonnance, 2 ou 4 aides de camp tout ce groupe à 80 pas en avant;
L'Empereur; derrière lui le Grand Ecuyer, le colonel-général, le major-général, derrière eux quelques aides de camp généraux.

Si l'Empereur le disait, 6 officiers d'Etat-Major du Quartier général de l'Empereur, 2 aides de camp et 2 officiers d'Etat-Major du major-général; l'officier de chasseurs et son piquet; à 500 pas derrière, les escadrons de service.



Deux chasseurs de la Garde à cheval étaient chargés du transport des travaux géographiques d'un intérêt secondaire. Ils suivaient immédiatement l'adjudant, ou les autres personnes qui étaient le plus près de Napoléon, soit qu'il fût à cheval ou en voiture. « Ils renversaient sur leur passage tous ceux qui auraient pu les éloigner d'un pas du poste qui leur était assigné.



Parmi l'escorte se trouve le Mamelouk "Roustan" suit partout son maître portant un petit flacon en argent rempli d'eau de vie. C'est à lui aussi qu'est confiée la garde des armes de guerre de Napoléon.

Enfin, groupe bruyant, rieur, et parfois indiscret, les pages qui, au nombre de quatre au moins, ont pour mission de préparer les relais, de porter les dépêches et de tenir à la disposition du maître le télescope et les cartes.
Le page de service porte la lunette dans un étui suspendu en bandoulière. Près de l'aide de camp de service se trouve un chasseur portant en bandoulière un sac de cuir contenant la carte.

Intéressant GM les renseignements que tu partages

Merci il y a une suite à celle-ci
l'Empereur en déplacement en carrosse

Monsieur a des goûts de luxe

Les voyages de Napoléon à travers la France et autres.


La procession impériale était imposante,le carrosse de l'Empereur était tiré par 8 chevaux, bien que le souverain traitât assez légèrement le choix du cortège de cour, affaire de représentation Impériale.

Ce qui comptait, c'était le « cortège des travailleurs » composé du ministre secrétaire d'Etat, des secrétaires, des ministres et hauts fonctionnaires concernés par les problèmes techniques à traiter en route.

Pour les brefs parcours d'apparat, Napoléon disposait de berlines de ville, dites berlines riches, caisse à fond or, train vert
glacé. Pour se rendre en province et à l'étranger, il utilisait une voiture très simple à fond vert.


Les équipages de sa suite étaient souvent plus somptueux que le sien. Mais le véhicule de l'Empereur était un chef-d'œuvre d'ingéniosité. C'était un véritable bureau roulant, avec tiroirs, compartiments, bibliothèques, portefeuille pour le classement des papiers. Un fanal orienté de l'extérieur permettait le travail de nuit.

L'impératrice prenait place à la gauche de l'Empereur.

Le mamelouk, les valets montaient à l'avant et à l'arrière. Un écuyer et le général de la Garde de service galopaient aux portières. L'escorte de cavalerie était changée à chaque passage de relais.
Le grand maréchal du Palais, le grand écuyer, l'aide de camp et un chambellan suivaient dans deux voitures celle de l'Empereur.
Une troisième voiture transportait les dames de l'impératrice si elle accompagnait son époux.

Deux convois de service complets, avec le matériel de maison et le personnel, marchaient à douze heure de distance, l'un devant, l'autre derrière, et permutaient par des manœuvres si habile que nul ne s'en apercevait.

C'est quoi un chambellan ?

Très belle description des attelages de l empereur il y a encore pas mal de similitudes par rapport à aujourd'hui 

Pour répondre à Chosen un chambellan c'est un g[size=34]entilhomme de la cour chargé du service de la chambre du souverain.[/size]

Chosen un exemple d'un Chambellan.... Talleyrand

Je vois mieux merci

A présent pour notre dernier volet sur les déplacements de l'Empereur, voici la calèche de Napoléon.

Cette calèche permet d'aller très rapidement d'un corps d'armée à un autre ou de devancer les troupes. Elle offre deux places, la seconde habituellement occupée par le Major-Général, prince de Neuchâtel. Roustan se tient sur le siège de devant.

Elle roule, précédée de deux chasseurs à cheval de la Garde et de deux officiers d'ordonnance. A droite, à hauteur de la portière, galope l'écuyer de service, à gauche le général commandant l'escorte. Derrière, se pressent les aides de camp, les officiers d'ordonnance et les pages.

Le service des équipages est sans cesse au danger et les cochers de la voiture impériale sont habitués à faire bonne figure au feu, surtout ceux de la calèche du service léger qui remplace la voiture de poste en campagne.

Tenus à la main, deux chevaux de selle sont prêts à être montés :
celui de l'Empereur et celui du prince de Neuchâtel. Enfin, le piquet d'escorte: 24 chasseurs de la Garde. De même que
pour la voiture de poste, il y a pour la calèche légère un service qui précède, pourvoyant à l'installation, et un autre qui suit.

Merci pour cette illustration et toutes ces explications 

Lorsque les circonstances le permettent, Napoléon prend un bain le matin, mais cette possibilité est bien rare en
campagne.

Très soucieux de propreté, y mettant même une sorte de coquetterie, il subit cependant avec indifférence les inévitables inconvénients de la vie nomade et guerrière. Il s'accommode comme il peut des accidents communs, tel l'assaut d'une tenace vermine dans un bivouac de hasard.

 Un exemple, la veille de l'entrée à Moscou, il joint parfois à cela une certaine fantaisie, comme celle de faire sa toilette en plein air, dans l'île de Lobau.
Le piqueur Jardin le suivait, portant son linge, et, assis par terre, il s'habillait complètement, tandis qu'un aide
de camp, debout derrière lui, prenait ses ordres.

Il se lave à l'eau de Cologne, utilisant le nécessaire de voyage en or.
A gauche nécessaire de lavage....A droite celui du rasage
Photo prise à Fontainebleau par "bibi"



Napoléon se salissait vite tout ce qu'il portait durant ses campagnes. Il était pourvu de linge grâce à des envois faits régulièrement dans plusieurs endroits à la fois.

Durant la bataille de Eylau, l'aide de camp Paulin remarque que la toilette de l'Empereur laisse a désirer et que étrangement même sa barbe n'était pas faite.



Bon il lui arrivait aussi de prendre des bains de mer mais jamais seul

Très sympa les représentations de la toilette de l'empereur. Merci GM

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