Voici d’abord quelques chiffres qui donnent une idée de la participation des wallons à l'effort de guerre de la République et de l'Empire.
Nos wallons fournirent près de
175 000 hommes de 1792 à 1815 et
50 000 d'entre eux resteront sur les champs de bataille ou dans les hôpitaux et les camps de prisonniers.
La gloire leur aura rapporté
2 065 Légions d'honneur et en 1857 ils étaient encore
13 500 à postuler à la médaille de Sainte-Hélène.
Puis vient le temps du compromis et de la détresse du soldat.
Les atrocités sont « à la une» avec
Ferdinand Chantrais du village de Wasseige ( en wallon Wazedje).
Artilleur au 3e régiment à cheval qui annonce à ses parents la lettre suivante en date du 3 novembre 1810 depuis Madrid:
Nous sommes arrivés dans la capitale d'Espagne mais ce n'a pas été sans peine nous fûmes tourmentés de brigands jusqu'à trois fois dans la même journée, sur la route nous eûmes trois hommes tués et deux blessés.
Nous vîmes sur la route deux français égorgés dont un avait les parties coupées et mises dans la bouche l'autre avait les yeux arrachés de la tête les cinq doigts de la main gauche coupés il tenait ses parties de la main droite et voilà comment les brigands des montagnes arrangent nos pauvres camarades quand ils peuvent les attraper en revanche quand on les attrape aussi on les fusille et on les pend à un poteau quelconque jusqu'à ce qu'ils soient mangés des vers ne croyez pas que ces gens marchent une dizaine à la fois.
Nous venons de faire des épreuves de fusées, nouvelles invention pour mettre le feu à la ville de Cadix on ne sait pas si cela réussira c'est quelque chose de beau à voir cela peut avoir deux à trois pieds de hauteur et un Pied de circonférence.
Ce qu'il y a de meilleur dans ce pays c'est le pain et le vin tout le restant se vend le double qu'en France tous les légumes et les fruits se vendent au poids ainsi que les pommes de terre qui sont extrêmement rares et qui se vendent deux sous d'Espagne.